Santé des femmes au travail : un défi majeur pour l'entreprise

Bien-être au travail Prévention des risques

On le sait, le travail peut avoir des conséquences sur la santé physique et mentale des salarié.es. Au cours de leur vie professionnelle, les femmes sont particulièrement exposées à divers risques.

Leurs problématiques de santé sont en effet nombreuses : conditions physiques spécifiques comme les troubles musculo-squelettiques (TMS) aux risques psychosociaux (RPS) -stress, épuisement professionnel etc.)

Des emplois souvent pénibles et propices au développement de TMS

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à effectuer des métiers de service, des soins à la personne ou encore du nettoyage, professions qui impliquent souvent des gestes répétitifs et postures pénibles (bras en l’air, position accroupie etc.). Souvent également, l’ergonomie des postes de travail est conçue pour des hommes, en particulier dans les métiers manuels.

Quant aux professions qui s’exercent devant un écran, là-encore, les femmes sont en première ligne en raison de leur musculature et de leur imprégnation hormonale : posture statique prolongée, mouvements répétitifs, sédentarité, fatigue visuelle… Des phénomènes qui ne sont pas sans conséquences sur la santé physique des collaboratrices qui présentent un risque deux fois plus élevé que les hommes de développer des troubles musculosquelettiques (TMS).

Alors comment réduire le nombre de TMS chez les femmes ? Entre autres, en investissant dans des dispositifs de sensibilisation aux TMS, en revoyant l’ergonomie des postes de travail pour qu’ils soient adaptés aux collaboratrices et en amorçant des réflexions sur l’organisation du travail

 

 

La santé cardiovasculaire des femmes, la grande oubliée

Les femmes sont également particulièrement exposées aux maladies cardiovasculairespremière cause de mortalité féminine en France. Et cela concerne aussi les femmes de moins de 50 ans, qui représentent 11 % des femmes victimes d’infarctus.

Tout aussi préoccupant : en cas de malaise cardiaque, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de recevoir les gestes de premier secours de la part de témoins. La raison ? Les personnes présentes ont tendance à assimiler leur état à un malaise vagal ou à une crise d’angoisse. On note aussi que par pudeur, on ose moins pratiquer le massage cardiaque sur une femme que sur un homme. Conséquence : les chances de survie des femmes sont plus limitées, un signe supplémentaire que les inégalités de genre en santé sont bien réelles et doivent être traitées.

Quand le travail pèse sur la santé mentale des collaboratrices

En entreprise, près de 44% des femmes salariées souffrent de troubles psychologiques. Entre pression professionnelle, gestion des responsabilités familiales et charge mentale quotidienne, l’équilibre est parfois difficile à maintenir. Les femmes sont donc particulièrement sujettes au risque de développer des risques psychosociaux (RPS) liés au travail, qui se manifestent par de l’anxiété, des phases de dépression ou encore la survenue d’un burn-out…

Les femmes qui effectuent un travail de nuit ou en horaire décalés sont particulièrement exposées aux RPS et voient souvent leur vie quotidienne affectée par de nombreuses problématiques de santé (obésité, troubles métaboliques, du sommeil etc.)

Et les inégalités de genre ?

Sans surprise, elles jouent un rôle majeur dans le développement de pathologies liées au travail. En situation professionnelle, les femmes peuvent faire face à des discriminations, écarts de salaire, situations de harcèlement et autres inégalités qui renforcent les risques psycho-sociaux au quotidien. Des démarches visant à la réduction des inégalités femmes-hommes au sein de l’entreprise sont donc nécessaires pour améliorer le bien-être des collaboratrices et réduire les risques liés au travail sur leur santé.

Vers des actions concrètes pour la santé des femmes

 Aujourd’hui, il est donc essentiel de créer des environnements de travail inclusifs qui tiennent compte de l’ensemble de réalités. Cela passe entre autres par :

  • Une évaluation exhaustive des risques qui concernent les femmes au sein de l’entreprise
  • La mise en place de dispositifs visant à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle pour les collaboratrices
  • Une réflexion approfondie sur l’organisation et des conditions de travail
  • Une prévention renforcée des risques professionnels notamment en proposant des mesures de soutien psychologique
  • La mise à disposition de ressources pédagogiques et diffusion d’établissements où trouver un appui médical en cas de besoin.

Autant de possibilités pour permettre aux entreprises d’agir concrètement en faveur de la santé des femmes au travail et de contribuer à la construction d’une marque employeur qui replace le bien-être, la santé et l’inclusion au cœur de ses priorités.